Certains personnes trouvent cela effrayant… je trouve cela magnifique!

La Montagne : Effrayante pour Certains, Vivante pour Moi

Ce sentiment, je l’ai souvent entendu. Cette crainte respectueuse face à l’immensité. Imaginez : vous avez dépassé la limite des arbres, cette fameuse « limite verte ». Autour de vous, plus un seul sapin. Rien que la pierre, le ciel, et quelques touffes d’herbe tenaces qui bravent les éléments dans un silence assourdissant. Pour certains, ce vide est angoissant. Pour ma part, c’est le début d’une conversation.

Un Monde Minéral qui Divise

Dans mon entourage, plusieurs personnes partagent cette appréhension. Ce n’est pas qu’ils n’aiment pas la montagne, mais son côté massif, nu, presque brutal, ne leur inspire pas confiance. Ils voient un désert de roche, là où je vois un royaume de sérénité.

Et, pour être honnête, je n’ai pas toujours été de ce côté-là. Mon histoire avec la montagne n’a pas commencé comme un conte de fées. Les souvenirs d’enfance avec les scouts étaient sympathiques, mais sans plus. Pire, une chute à 2400 mètres d’altitude, où j’ai littéralement vu ma vie défiler, avait laissé une cicatrice dans ma mémoire. La montagne et moi, nous avions des comptes à régler.

Le Déclic : De la Proximité à la Connexion

Tout a basculé le jour où je suis venu m’installer au cœur des Alpes. La voir chaque jour, sous chaque lumière, par tous les temps, a tissé un lien invisible entre elle et moi. Une attache s’est créée, patiemment.

Les premières vraies balades en altitude ont été une révélation, une prise de conscience. Se sentir si petit, si vulnérable au milieu de ces géants de roche, a paradoxalement fait naître en moi un profond sentiment d’humilité, et non de peur.

Quand la Montagne s’Éveille

Mon regard s’est encore transformé lorsque j’ai commencé à suivre mon propre cheminement spirituel païen. En marchant sur ces sentiers élevés, je sens des regards posés sur moi. Parfois, c’est même un sentiment très net d’être observé.

C’est une sensation étrange, mais aucunement malveillante. Au fil des mètres et de l’effort, elle se mue en une présence bienveillante qui m’accompagne et m’apaise. C’est une communion que je n’ai jamais ressentie ailleurs, pas même dans les forêts que j’aime tant.

Mon imagination s’enflamme. Des visages apparaissent dans les parois, les courbes des crêtes dessinent les silhouettes d’êtres anciens et magiques. Dans ma tête résonnent les noms de Jötunheim, le monde des géants de la mythologie nordique, et de Svartalfheim, celui des nains maîtres de la forge. La montagne vit. J’en ai l’intime conviction.

Un sourire se dessine alors sur mon visage. Une gratitude immense m’envahit. Et, je sais une chose : aucun film en 4K, aucune image sur Instagram, aucune application de réalité virtuelle ne pourra jamais capturer ni reproduire ce moment de plénitude totale.

Alors oui, certains trouvent la montagne effrayante…
Moi, je la trouve simplement, et profondément, magnifique.


Pour en savoir plus sur mon parcours et celui de la pétillante Amandine Eda, rendez-vous dans l’épisode 3 de notre interview.

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